Vietnam , 1992
"... Raymond confesse son impuissance de photographe . Cette grâce omniprésente , principale , qui nous entoure depuis Saigon - celle des femmes - n'est pas une information facile à recopier . Il me semble que même un film n'en rendrait pas compte . C'est un mirage qui ne peut être aperçu qu'en étant sur place . Sans doute est-ce pour cela qu'on tenait , en France , pour un léger dérangement de l'esprit l'éblouissement rêveur des soldats ou des colons revenant de " l'Indo " ..." .
La colline des Anges , 1993 .
Tout n'est qu'un immense assemblage infini d'instants aussi brefs les uns que les autres pourra-t-on dire . Mais ces innombrables instants constituent autant innombrables images . L' être humain est si bien conçu , qu'il est capable de retenir ces innombrables images . Pourtant , elles sont toutes aussi différentes les unes que les autres . Pour certaines , l'abus intense des couleurs ne les destine qu'à l'inutile , pour d'autres en revanche , la simplicité de leurs coloris n'en rend pas moins la difficile réalité du message . L'image peut être montée de toutes pièces et reflète alors le superflu . Mais , la véritable image est l'instantanée , celle que rien ne peut trahir ! L'émotion qu'elle nous livre brusquement sort d'un domaine aussi vaste que l'esprit humain . C'est pour dire !
Je m'en veux un peu de te faire commencer un tel voyage par ce recueil de notes portant en lui la dure réalité d'un passé obsédant , et que l'on n'effacera que difficilement de notre mémoire . Mais la mémoire n'est-elle pas faite pour tirer des leçons du passé et envisager un avenir meilleur ?
Pour t' accompagner pleinement dans cette lecture et ce déchiffrage des images , je me suis permis d'y joindre le " Concerto de l ' adieu " .