Le Chebec

 

En 1750, le comte Antoine-Louis de Rouillé, décida la mise en chantier de quatre navires, des chebecs prototypes, car nul avant ne s'était lancé dans une telle aventure de construction.

 

 

Deux de ces chébecs, "Le Requin" et "L'Indiscret", avaient 260 tonneaux pour un armement de 24 cannons de 6, tandis que les deux autres "Le Rusé" et "Le Serpent" déplaçaient seulement 150 tonneaux et un armement de 18 pièces de 6.

En 1764, vu les bons résultats de ces premiers bâteaux, la construction de quatre nouveaux chebecs fut décidée. "Le renard", "le Singe", "le Caméléon" et " Le Séduisant" rejoignirent la marine royale.Après avoir servit de navire d'abordage à de nombreux corsaires français, les chebecs firent parler d'eux sous le premier empire, comme "L'Intrépide" qui livra un magnifique combat à deux bâtiments anglais.

Maquette réalisée par Olivier BELLO (Vous pouvez consulter d'autres photos sur son site : http://www.arsenal-modelist.com).

Plus grand que le Ketch, le chébec avait des formes extrêmement élégantes et élancées, qui l’apparentaient aux galères. C’était un petit navire léger, jaugeant de 300 à 400 tonneaux, employé comme bateau de guerre et de « course ». Remontant bien le vent grâce à ses voiles latines, il servait aux corsaires barbaresques à terroriser tous les navires s’aventurant sur les côtes africaines de la Méditerranée. Les équipages capturés étaient emmenés en esclavage ; ce n’est qu’en 1830 que la France, par la conquête de l’Algérie, fit cesser ce brigandage et libéra tous les esclaves.

Sur le chébec, le rapport longueur/largeur est de un à quatre. Son étrave se prolonge par un éperon tout à fait semblable à celui d’une galère et dont on n’use plus comme d’une arme, mais pour amarrer le point d’amure de la voile latine du mât avant. À l’arrière, le bastingage dépasse de la coque et encadre un plancher de caillebotis en porte-à-faux au-dessus de la mer. Sur le pont, de petits canons sortent par des sabords dont les mantelets s’ouvrent latéralement. Entre les sabords des canons, d’autres petits sabords laissent passer les avirons qui, en cas de calme, sont manœuvrés par les matelots debout.

Le gréement du chébec a beaucoup évolué tout au long de son existence. À l’origine il portait trois voiles latines sur des mâts à pible, c’est-à-dire d’une seule pièce. Celui de trinquet, le plus proche de la proue, était très incliné sur l’avant. Au cours du XVIIIe siècle, sur les côtes d’Espagne, le trinquet fut redressé et on ajouta à l’avant un beaupré portant un foc : c’est le chébec mistic. À la même époque, en France et en Italie, on voulut utiliser les qualités nautiques du chébec pour le transformer en bâtiment de commerce. On changea donc son gréement en remplaçant la voile latine du grand mât par deux ou trois voiles carrées. On en fit parfois autant sur le trinquet redressé, en ajoutant, comme en Espagne, un beaupré et un foc.

Malheureusement, ces modifications lui firent perdre sa vélocité, et le chébec disparut peu à peu de la Méditerranée.

 

               Issu de la construction des galères, il avait encore des ressemblances avec les bâtiments de cette espèce. Son étrave était très élancée et sa proue armée, d'un long éperon, dont l'extrémité, qui n'était plus employée comme arme de guerre, servait de point d'amure à la voile triangulaire de son mât d'avant. Sa poupe se terminait par une plate-forme extérieure, faite d'un plancher compris entre deux ailes, qui étaient le prolongement du bastingage. Une galerie venait quelquefois compléter les aménagements de cette plate-forme.

               Une batterie de petites bouches à feu était établie sur le pont; les sabords de nage s'intercalaient entre les sabords des canons. Il portait 14 à 22 canons en une seule batterie.   Ces navires allaient à voiles et à rames. Les avirons servaient pour attaquer l'ennemi ou faire route pendant les calmes.

 

selon la monographie de Jean Boudriot et Hubert Berti aux éditions Ancre - http://www.ancre.fr/vaisso10.htm

 

               Leur gréement était de trois mâts munis de trois antennes avec trois voiles latines proportionnées à chacun de ces trois mâts. Le mât le plus sur l'avant, ou triquet était très incliné. Quant au mât arrière, placé très près du gouvernail, il avait une petite hune surmontée d'un mâtereau

               Leur fine construction leur permettait de grandes vitesses sous voiles.

 

selon la monographie de Jean Boudriot et Hubert Berti

 

  

musée maritime de Madrid

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